à ma Cosette de papier
Les
misérables !
En 1958, la première fois de ma vie, je vais au ciné tout seul, c’est-à-dire sans mes parents !
Au cinéma Le Royal, un comble, pour assister à la projection des « Misérables » de Le Chanois. Film diffusé en deux époques.
Dès la première projection, je suis bouleversé de voir Gabin-Valjean, Delorme-Fantine, Blier-Javert, et surtout Bourvil qui là, ne faisait plus du tout son zigoto avec Mariano au théâtre Graslin mais au contraire tenait le rôle du salopard, Thénardier.
Je reviens au logis moitié compote/moitié tristoune.
Je croise notre voisin dans les escaliers à qui j’explique que je viens de voir la première partie d’un film vraiment trop triste.
–Attends avant de pleurer, qu’il me dit, Gavroche n’est pas encore mort sur la barricade !…
J’ai compris du coup comment on pouvait bouziller une histoire en racontant une scène cruciale !
Gavroche n’était tombé que pour se redresser; il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l’air, regarda de côté d’où était venu le coup et se mit à chanter
Je suis tombé par terre,
C’est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C’est la faute à …
Il n’acheva point. Une seconde balle du même tireur l’arrêta court. Cette fois il s’abattit la face contre le pavé et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s’envoler.
Victor Hugo
Mort de Gavroche
Ma Cosette de papier
Plus tard, j’ai lu le bouquin en trois volumes illustré par Émile Bayard.
Cosette était laide. Heureuse, elle eût peut-être été jolie. Nous avons déjà esquissé cette petite figure sombre.
Cosette était maigre et blême ; elle avait près de huit ans, on lui en eût donné à peine six. Ses grands yeux enfoncés dans une sorte d’ombre étaient presque éteints à force d’avoir pleuré. Les coins de sa bouche avaient cette courbe de l’angoisse habituelle, qu’on observe chez les condamnés et chez les malades désespérés.
Victor Hugo
La Thénardier en papier
Madame Thénardier touchait à la quarantaine, qui est la cinquantaine de la femme ;
de façon qu’il y avait équilibre d’âge entre la femme et le mari.
Victor Hugo
J’étais ébahi par les noms des personnages. Alors que mes copains s’appelaient Robert, Jacques ou Mimi eux étaient affublés de noms étranges comme Fantine, Azelma, Eponine, Enjolras ou Cosette… Sacré Victor !
J’étais devenu incollable sur la visite des égouts de Paris et la bataille de Waterloo…
Je ne savais pas encore que la Cie Garin Trousseboeuf allait me demander de créer les personnages et l’affiche des « Misérables » pour son spectacle de théâtre d’objets…
Mon atelier vu par une fenêtre de toit
Photo de groupe
Les deux comédiens nous racontent Les Misérables
en manipulant mes personnages dessinés
sur du carton
Comme par exemple cet évêque
Ou Cosette qui a bien grandi
Ou ce chanteur espagnol
Les comédiens manipulent
Jean Valjean, l’évêque et deux grosses bonnes sœurs
Javert tout vert et les deux Thénardier
La Cosette au balcon
Affiche créée pour le spectacle
Cette affiche a été refusée par la Cie la jugeant trop agressive !
Ce n’est pas moi qui suis le méchant, je le jure,
vous avez lu Les misérables ?
Je voulais un fond couleur or…
Recherche de couleurs
Après tirage et refus de la compagnie pour cette affiche,
j’ai bidouillé vite fait sur un coin de table, une affichette,
disons, plus consensuelle…
La Compagnie
Garin Trousseboeuf
J’ai travaillé sur plusieurs spectacles avec cette compagnie
ce petit théâtre pour marionnettes de papier par exemple.
Ou ce castelet
Mais aussi des pantins articulés…
J’ai aussi réalisé quelques affiches
pour plusieurs de leurs spectacles
Documents pour l’imprimerie
Affiche du spectacle
Site de la Cie Garin Trousseboeuf